1984 - Gérard (Rabbit)

Le jour de son arrivée, à Evreux

Il y a 3 ans, alors que nous revenions, tard le soir, d’une soirée pizzeria, Patrice m’interpelle en me disant qu’il y avait, non loin de chez lui à Suresnes, une Rabbit GTI complètement d’origine, stationnée jour et nuit à la même place. Par une saine curiosité, nous allons voir la bête. A la vue de la crasse tassée sous les pneus, il n’était pas difficile de deviner qu’elle ne roulait plus beaucoup. Par précaution (afin qu’elle ne finisse pas chez le démolisseur), je laisse une carte, coincée sur le joint de la portière conducteur...

6 mois passent... (et pas un coup de fil, bien entendu...)
Nous repassons devant la voiture, elle n’avait pas bougé... J’ai laisse à nouveau une carte (je n’ai rien à perdre...).

A nouveau 6 mois, quand retentit le téléphone :

" Bonjour Monsieur, vous avez laissé votre carte sur la voiture de mon mari. Nous voulons la vendre. Veuillez l’appeler... ".

Ce que je fais sans trop attendre. Après quelques renseignements collectés, et sachant que je n’ai ni ouvert l’habitacle, ni le capot (ni même entendu le son du moteur), je lui fait une proposition à hauteur de 3000 francs. Au pire, elle me servirait pour pièces, ayant repéré entre autres la sellerie (rare) en parfait état...

Mais nous ne nous mettons pas d’accord sur le tarif (ne voulant pas non plus gonfler mon budget auto, ma 1800 rouge allait partir en carrosserie à ce moment-là...). Tant pis...

Un an s’écoule et la personne me rappelle.

" Bonjour, je ne sais pas si vous vous souvenez, on s’était eu l’année dernière. (...). Ok, je vous la laisse pour 3000 francs, sans contrôle technique, sachant que j’ai une fuite d’essence près du réservoir. "

Pas de problème, nous allons voir la petite GTI avec Patrice, un samedi après-midi (mars 2003).
Un premier tour d’inspection : sous la crasse, elle parait vraiment saine : aucune corrosion (si ce n’est une "patate" sur la jupe arrière), les sièges sont nickels, les contre-portes aussi, le moteur tourne parfaitement. Un petit sourire en coin en direction de Patrice : on peut conclure l’affaire !

Mais il y a un problème de taille : on ne peut pas faire rouler l’auto (ou alors la réparer sur place : fastidieux). Décision est prise de la remorquer jusqu’à chez Ivan, où l’on pourra la préparer pour sa nouvelle destination : la Normandie.

Le remorquage a été épique. Sylvain - qui n’a pas manqué de se visser le doigt sur la tête lorsqu’il a vu l’état de présentation de la voiture - me tractant avec sa Passat, moi presque sans visibilité (la crasse sur le pare-brise était tellement tenace), avec des freins rouillés, des roulements qui ronronnaient... On est passé 4 fois devant des patrouilles de Police, mais jamais arrêté (on n’en menait pas large). Avec le recul, on regrette de ne pas avoir loué un plateau...

Après une semaine de remise en forme à Chambly (tuyau d’essence réparé, nettoyage de la carrosserie, 4 jantes propres avec des pneus en meilleur état...), direction Evreux, par les petites routes, à allure modérée (pas de CT).

4 bons pneus pour rallier la normandie, après une remise en forme chez Ivan (le sigle a été enlevé par mes soins...)

L’intérieur : sale, mais en très bon état (sauf la moquette) - Démontage des baguettes pour un nettoyage en profondeur

A peine arrivé à la maison : " Encore une autre Golf ?! " ai-je entendu...

 " Oui, mais celle-là, je la refais un peu et la revends... "

Finalement, après l’avoir auscultée sous toutes les coutures, et au regard de son historique (elle a appartenue au chauffeur d’une ambassade à Paris, qui l’a vraiment chouchoutée, puis à la personne à qui je l’ai achetée, elle-même peu avare à " lâcher " de belles sommes d’argent pour son entretien) et des papiers en ma possession (bon de commande, facture d’achat, carnet d’entretien, pleins de factures...), décision est prise de la garder.

Et c’est mon père qui en prendra possession, à condition que l’on assure, mon frère et moi, l’entretien... pas de problème !

Première chose à faire : fiabiliser l’auto :

 nouveaux freins avant (plaquette ferodo, disques brembo et durites aviation)
 nouveaux amortisseurs (Koni jaunes à l’avant, réglés un poil plus dur que l’origine, et Sachs à l’arrière, identiques à la monte d’origine)
 changement de la courroie de distribution, et du silent-bloc du même côté.
 Toutes vidanges (moteur + eau + purge circuit de freinage) + tous les filtres
 Nouvelles bougies
 2 nouvelles bagues pour la tringlerie de boite de vitesse
 roulements de tambours

Niveau esthétique, strict minimum (pour l’instant) :

 plage arrière comme neuve (récupérée en casse), l’autre était avachie
 nouveau spoiler avant
 peinture du liseré de calandre
 un bon polish pour faire revenir la peinture (presque) comme au premier jour.
 Monte d’une calandre 2 phares
 Lapin sur la calandre (grâce à Bruno ;-) )

C’est dans cette configuration que nous sommes partis, 3 mois après, pour des vacances en Corse plutôt sportives. La Rabbit ne nous aura pas fait faux bond, à aucun moment. 3000 kms de pur bonheur, où j’ai pu constater qu’un freinage avant " de qualité " faisaient vraiment la différence par rapport à une monte standard.

Sur les routes corses : le pied "intégral" !

Cette année, comme prévu par mon père qui voulait la refaire aussi belle qu’au premier jour, une peinture intégrale est venue recouvrir la belle robe blanche L90E.

Les ouvrants et les vitres ont bien sûr été enlevés - Derniers démontages avant peinture intégrale...

Les portes ont été repeinte extérieur/intérieur - Gérard lors du remontage partiel pour emmener la voiture

A la sortie de carrosserie

La moquette a été changée (la même que d’origine, qui n’est pas pareil que sur les autres Golf GTI), et les sièges ont été nettoyés à l’aspirateur extracteur. De même, le pare-brise et le joint de celui-ci sont neufs...

Le volant, suite à l’une des nombreuses tentatives de vol que l’auto a subi dans sa vie, est un modèle Golf 2 (en neuf, il n’est pas possible d’en commander un possédant le grain de plastique d’origine de la série 1). Il a été changé 2000 kms avant que la voiture change de main...

La pause du kit de bandes par une personne qualifiée : le sérigraphe qui les a fabriqué, à partir des originaux.

La Rabbit poursuit une vie paisible, au gré des balades dominicales, d’expositions, et des sorties entre golfistes

La Rabbit, à l’exposition de véhicules anciens à Evreux, bien entourée !

Restent encore 2-3 bricoles à régler : ajout d’un manomètre de température d’huile (c’est frustrant de ne pas connaître au moins cette information sur une sportive), changement des silent-bloc de triangle / barre stabilisatrice avant, remplacement du câble de basculement des dossiers de siège et éventuellement une petite radio pour les balades le Week-end ou les sorties entre copains... :-)

Aurélien, pour Gérard