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Golf 1 Oettinger - "Trafic Auto Moto" n°77

mardi 20 novembre 2001

Bernard Darniche essaye pour vous...

Je n’avais jamais eu l’occasion de conduire une Golf GTI !
Cette voiture à la mode, dans le vent, était, paraît-il, déjà agréable par son homogénéité et j’avais toujours eu envie de la connaître et de vérifier si sa notoriété ne venait pas d’un certain snobisme. Je viens d’avoir le privilège de conduire la nouvelle Golf GTI 16 soupapes préparée par Oettinger sans avoir encore eu l’occasion de prendre en main la GTI normale. Je ne pourrai donc établir de comparaison entre les deux.

Extérieurement, la GTI 16 soupapes n’est en fait qu’une Golf avec davantage d’éléments aérodynamiques, spoiler et extensions d’ailes, calandre à deux phares.
Elle ressemble à une petite camionnette avec ses inconvénients aérodynamiques, son CX modeste, mais aussi ses avantages pratiques.
Son habitabilité suffisante pour une caisse de cette dimension, sa banquette arrière rabattable, en font une petite bonne à tout faire.

La position de conduite est bizarre. Ce n’est vrament pas ce que l’on s’attend à trouver sur une voiture de sport. On est assis trop droit, le volant est placé un peu trop haut. Quant au pédalier, il n’a rien d’un pédalier de voiture de sport. Et c’est un énorme défaut. Il est en effet pratiquement impossible de pratiquer le frein accélérateur. C’est aberrant sur une telle sportive. Il aurait pourtant suffi de mettre une petite plaque supplémentaire sur la pédale d’accélérateur afin de pouvoir effectuer le frein-accélérateur avec le côté du pied.
Les sièges sont corrects, peut-être pas assez enveloppants. De ce coté-là rien d’extraordinaire. Le levier de vitesses est un peu court, mais on s’y habitue très vite. Le volant tombe bien en main.

Dès la mise en route on sent la puissance du moteur qui ne demande qu’à monter en régime. On sent que les cylindres sont bien alimentés grâce à leurs quatre soupapes qui remplissent très bien leur office. Le moteur au bruit sympathique (un peu bruyant tout de même) donne immédiatement envie d’attaquer. Sur les petites routes c’est un régal. La direction est précise et très légère pour une traction. Le moteur prend ses tours d’une façon incroyable. Les prises de régime sont fantastiques, on sent que le couple est là et que la courbe de puissance est extrêmement plate. C’est plus un moteur de course qu’un moteur de série. Le remplissage des cylindres est parfait, qualité propre aux moteurs à quatre soupapes par cylindre. On atteint 7500 tours sans problème. Le rapport poids-puissance est aussi excellent, c’est très sensible dès la prise en main. Quand on freine, la voiture se porte sur le train avant sans aucun blocage de roues et garde une très bonne assiette.

Elle s’inscrit d’une façon précise en virage. On peut alors ré-accélérer très, très tôt sans aucune amorce de sous-virage. C’est l’efficacité à l’état pur, on freine très tard, on inscrit la voiture on ré-accélère très tôt, le train avant supporte très bien la ré-accélération, ça ne meule pas. Si on attaque très fort, il se produit un léger décrochage du train arrière, une dérive pas désagréable. Il suffit alors de continuer à accélérer comme un sauvage et la voiture sort du virage comme une fusée...

Elle est tellement efficace que c’est presque une voiture d’anti-pilotage. Il suffit pour sortir du virage sans problème de continuer à accélérer sans se dégonfler. C’est vraiment très sympathique mais pas forcément très amusant pour ceux qui, comme moi, aiment faire décrocher le train arrière !
C’est un agrément de conduite différent.
On peut sur les petites routes réaliser des moyennes fantastiques sans pour autant - le couple étant toujours présent - être obligé de rétrograder et de trop tirer sur les rapports. Il est possible de descendre vraiment très bas dans les tours tout en ayant des accélérations très suffisantes.

Les qualités de cette 16 S se jugent sur les petites routes sinueuses, où il est très amusant de provoquer des montées de régime - la boîte étant excellente - mais où l’on retrouve le handicap de cette pédale qui gâche beaucoup du plaisir de conduire. Je pense que la suspension devrait être améliorée, non dans le sens de la tenue de route, mais dans le sens du confort.
Le train avant est extrêmement bien conçu, mais les débattements devraient être revus : l’amortissement devrait être un peu plus ferme. Car, lorsqu’on attaque et que le revêtement de la route n’est pas en très bon état, ça tape vraiment très fort. Il n’y a pas de perte d’adhérence, mais le confort s’en ressent.

Sur autoroute, la voiture se comporte normalement, la vitesse de pointe étant assez élevée. Mais elle n’est pas faite pour les trajets prolongés, car elle deviendrait fatigante à la longue. Attention, elle se révèle très instable et désagréable sur les parties rainurées. A part ces petits défauts, la Golf GTI 16 soupapes est, je me permets de le redire, une petite voiture de sport, déguisée en voiture de tourisme, vraiment très efficace, une voiture attachante. Si je pouvais en avoir une ou deux pour mon affaire de location de voitures, et à condition que mes clients ne les " plantent " pas trop vite, j’aimerais en prendre une de temps en temps pour des petites virées à la campagne...

J’ai d’ailleurs été étonné par l’intérêt et la curiosité qu’elle suscite... C’est une voiture d’allure banale et pourtant les gens se retournent sur elle et la " badent " comme on dit dans le Midi. Quant aux conducteurs de GTI, ils écarquillent les yeux en voyant cette nouvelle version qu’ils ne connaissent pas. Beaucoup vous interpellent et vous posent des questions. A mon avis, quoique un peu chère, elle devrait " faire un malheur ", et malgré les défauts que j’ai relevés.

C’est d’ailleurs davantage un joujou qu’autre chose car à la longue elle deviendrait fatigante (inconfort relatif et bruit). Un joujou avec lequel on aurait tendance à vouloir rouler un peu trop vite ! C’est si agréable d’entendre le moteur remonter en régime qu’on est tenté d’en rajouter ! Pour me résumer, je dirai que cette Golf GTI 16 soupapes est une voiture extrêmement bien étudiée, au moteur impressionnant, très homogène, une très bonne sportive, très rapide, faite pour les petites routes sinueuses.
Malgré quelques défauts - pédale d’accélérateur non adaptée au pilotage sportif, position de conduite, suspension perfectibles - c’est une véritable sportive déguisée en camionnette.

Bernard DARNICHE

Moteur 4 cyl. en ligne -4 soupapes par cyl.
Cylindrée 1 588 cm3
Puissance maxi 136 ch à 6500 tr/mn
Couple maxi 16 mkg à 5500 tr/mn
Transmission aux roues avant
boite de vitesses à 5 rapports
Freinage disques ventilés à l’AV tambours à l’AR
Suspension AV roues indépendantes, jambes élastiques sur leviers transversaux et barre anti-roulis. Déport négatif du plan de roue. Barre de liaison inférieure entre les deux longerons.
Suspension AR roues indépendantes, jambes élastiques sur bras longitudinaux. Barre antiroulis
Direction à crémaillère.
Rapport de démultiplication 19,18 à 1
Pneumatiques 185/60 HR 14
Dimensions Longueur HT : 3,815 m Largeur HT : 1 ,630 m
Poids à vide 900 kg
Performances vitesse maxi : + 195 km/h - 0 à 100 km/h : 7 ,6 sec. - 1 000 m D.A. : 29,5 sec.
Consommations à 90 km/h : 6,9 l - à 120 km/h : 8,6 l - en ville : 12 l
Contenance réservoir 45 l
Puissance administrative 9 CV
Prix non encore fixé, avoisinant 75000 F

Vitesse maxi, plus de 195 km/h, O à 100 km/h en 7,6 sec., 1000 m départ arrêté en 29,5 sec., voilà un aperçu des performances de ce petit bolide, la nouvelle Golf GTI 16 soupapes. Pour tester un tel engin, personne n’était mieux placé que notre essayeur Bernard Darniche.

On connaît l’immense succès de la Golf GTI, cette petite sportive un peu snob qui se permet de narguer de beaucoup plus grosses cylindrées. Ses propriétaires sont, bien souvent, des fanas, des inconditionnels qui pour rien au monde ne changeraient de modèle. Ils en sont quelquefois à leur troisième, leur quatrième, voire leur cinquième GTI. Et nombreux sont ceux qui aimeraient améliorer encore les performances de leur petite chérie.

Certains préparateurs leur proposent des transformations (kit Turbo par exemple, voir notre N°72 de mars 1981), mais qui n’ont pas le label ni la garantie Volkswagen. C’est pourquoi V.A.G. France leur proposera à partir du 1er octobre cette super Golf GTI à 16 soupapes. A en juger par les signes d’intérêt évidents qu’elle suscite chez les jeunes surtout et en particulier les conducteurs de GTI, par les regards émerveillés des autres automobilistes, on peut affirmer que cette petite bombe est promise à un sacré succès.

La caisse est exactement la même que celle de la GTI. Seuls la distinguent son spoiler, les prolongements d’ailes, le sigle GTI16 S à l’avant et à l’arrière et l’inscription 16 soupapes sur les côtés. Elle est blanche et noire. En fait les principales transformations ont été effectuées sur le moteur et sur la suspension.
Le moteur 4 cylindres en ligne (1 588 cm3) de la Golf GTI conserve ses caractéristiques de base, mais la culasse en alliage léger due à l’ingénieur Oettinger comporte 16 soupapes (4 par cylindre) et de nouveaux pistons en acier forgé remplacent ceux d’origine. La pompe à huile a été modifiée ainsi que le carter inférieur qui est en alliage léger et qui a été cloisonné pour éviter les déjaugeages en courbe. Ainsi transformé, le moteur développe 136 ch à 6 500 tr/mn contre 110 ch à 6100 tr/mn pour la GTI et fournit un couple maxi de 16 mkg à 5500 tr/mn au lieu de 14 mkg à 5000 tr/mn. Elle affiche 9 CV au lieu de 8 CV pour la GTI. La boîte de vitesses 5 rapports est la même que celle de la GTI mais le rapport de pont est un peu plus court. L’embrayage a été renforcé. Le dispositif de freinage est le même que sur la GTI. Il avait été amélioré sur le millésime 1981 grâce à de nouveaux étriers offrant une plus grande surface de freinage. Seuls le liquide de frein (type compétition) et les plaquettes avant sont différents.

En raison des performances supérieures du moteur, deux modifications ont été apportées au châssis. Une barre de liaison inférieure, fixée sur les points d’ancrage des triangles de suspension, a été montée entre les deux longerons avant afin d’accroître leur rigidité. En outre, des roues de 6 J 14 permettant la monte de pneumatiques mieux adaptés aux nouvelles performances de la voiture remplacent les roues 5 1/2 J 13 de la GTI.
Enfin, la GTI16 S dispose en série de quatre phares, de roues en alliage léger équipées de pneumatiques 185/60 HR 14.

Elle sera commercialisée à partir du 1er octobre par tous les concessionnaires V.A.G. France. les conditions de garantie seront les mêmes que pour tous les modèles Volkswagen et Audi : garantie un an, kilométrage illimité et garantie anticorrosion de la carrosserie pendant six ans. Le prix non encore fixé approchera les 75000 F clés en main (Golf GTI 50960 F).

Elle ne consomme pas plus que la GTI. Nous avons consommé à peine 10,5 I aux 100 km en la poussant au maximum.
Les consommations annoncées à vitesse stabilisée sont les suivantes : à 90 km/h : 6,9 L, à 120 km/h : 8,6 , en ville : 12 L.

Emmanuel HUTIN


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